Aimez-vous les Marronniers ?

Bonjour,
Je continue mes histoires.
Aujourd’hui pas de coussins, encore moins de chiens et de chats.

Vous connaissez les Marronniers ?

Pas ceux qui sont dans les parcs et jardins.
Plutôt des Marronniers de papier.
J’y reviens.

« Valérie s’ennuyait dans les bras de Nicolas,
Mais Nicolas, celui-là, ne le savait pas
… »
Chantaient les Rita Mitsouko en fin de millénaire dernier.

Autant vous dire que quand on dansait un slow avec une Valérie,
Et qu’on s’appelait Nicolas,
C’était la lose (prononcé louze…) intersidérale.

Déjà, s’appeler Nicolas dans les années pré-2000,
C’était comme s’appeler Machin.
Il y en avait toujours 3 ou 4 par classe,
Et si on tapait dans un arbre,
(Fût-ce un Marronnier),
Il y en avait toujours deux ou trois qui tombaient.
Des Nicolas.

Ils étaient partout.

Des Valerie, il y en avait aussi pas mal.
Et la chanson des Rita Mitsouko passait souvent,
Ce qui fait que statistiquement…
La lose de l’espace revenait régulièrement.

Alors on feintait,
On essayait d’être original.
On tentait de faire naitre une équation dans les yeux,
À défaut de papillons dans le ventre.

L’équation genre : prénom banal + quelque chose d’unique = ancrage dans la mémoire.
On était pas Nicolas, mais le Nicolas qui – fait le con – danse comme un débile – a un débit de paroles à la Kalachnikov (AK47 pour les intimes).
Rayez les mentions inutiles. Ou pas.

Pourquoi je vous parle des Nicolas ?
Parce que ça me concerne un peu ?
Plus maintenant.

Toutes ces histoires des années 2000 cumulées,
Ne feraient pas un poil blanc aux sourcils de Dieu,
Comme l’écrivait Malcolm Lowry,
Mais ce sont les dessous d’une autre histoire (de volcan).

Non.
Ce qui m’embête,
C’est les Marronniers.

Quand ce n’est pas un arbre, un Marronnier,
C’est une série d’articles de presse qui reviennent tous les ans :
Les soldes, les régimes minceurs, les changements de saison, les chassés-croisés sur les routes, toussa-toussa.
C’est ça les Marronniers.

Et Nicolas dans tout ça ?
Bein il est dans le train,
Avec une Valérie en face.

Il la croise quelquefois,
Et il ne voit que le haut de son visage.
Vous savez pourquoi.

Bon, ok, dans le haut du visage, il y a les yeux,
C’est déjà pas mal.

Mais justement.

Il aimerait bien les croiser, ces yeux là.
Parce que Valérie,
Elle est sur son magazine,
Depuis un quart d’heure.

Elle est absorbée par un Marronnier,
Parce qu’on est en mai,
Et qu’il va falloir choisir son régime minceur.

Et Nicolas, il voit bien qu’elle se prend un Marronnier en pleine face,
Et que le seul moment ou Valérie lève les yeux,
C’est pour checker son Instagram.
Voir si les filles en pixels,
Sont aussi minces que les filles de papier.

Il en a un peu marre, Nicolas,
Du voyage entre les pubs et Insta,
Des yeux de Valérie.

Il aimerait bien qu’elle s’ennuie quelques minutes.

Pas comme dans la chanson.
Juste maintenant.

Ça augmenterait leurs chances de se tutoyer les pupilles,
Et de se chatouiller les tympans,
Avant qu’ils ne descendent du train.

Parce que son débit de paroles à la AK47,
Qu’il a conservé toutes ses années, Nicolas,
Peut-être bien qu’il marche encore,

Et qu’il pourrait bien rivaliser contre les Armes de Distractions Passives,
C’est à dire les pubs et les pixels.

Il pourraient se parler, peut-être rire ensemble.
Se découvrir complices,
Rêvons un peu.

Parce que Nicolas,
Il a bien remarqué,
Qu’on rit plus fort à deux.

Vous aussi vous vous sentez de riposter ?
Sortir vos Outils de Créations Actives ?
Vous aimeriez bien que la peau surpasse les pixels ?

Vous m’en voyez ravi car,
J’ai confectionné un petit Pdf,
Quelques pages qui parlent de ce fragile équilibre digital,
Entre ennui et frénésie.

Vous pouvez le télécharger en vous abonnant à ma newsletter.

À vendredi !

Nicolas