C’est carrément pas pareil !

Bonjour,

Le dictionnaire des synonymes nous joue des tours.

Ces dernières semaines, je vous ai parlé de la ligne de flottaison,
Comme une métaphore d’un niveau de stress,
Des 4 portes pour la faire baisser :
L’environnement, l’attention, être présent et ralentir.

La semaine dernière je vous ai parlé de la première porte.
L’environnement.

Pour relire ces chroniques : Les lignes de flottaison, Quatre porte d’entrée et L’environnement,

C’est possible à cet endroit.
Pour les voir en vidéo c’est par ici,
Et les écouter en podcast c’est par là.

Il est à présent temps de passer la deuxième porte.
Mais avant de la franchir,
Prenons le temps de quelques interlignes pour écouter à cette porte.

D’ailleurs pourquoi dit-on écouter à la porte,
Plutôt que de dire entendre à la porte ?

Parce que si on entend à la porte,
Nous n’aurons qu’un aperçu fugace de ce qui se passe derrière,
Alors qu’écouter,
C’est carrément pas pareil !
On se rapproche, on se concentre, dans un geste actif.

Pourtant le dictionnaire des synonymes les présente comme assez proche,
Écouter et entendre.

C’est comme si nous disions que voir équivaut à regarder
(Il n’est d’ailleurs pas dit que je ne vous en parle pas dans deux semaines,
Pour faire à la fois une double négation et une prédiction…)

Le rapport avec la baisse de ligne de flottaison ?

Rien que le fait de passer d’une posture passive à une situation active, déjà.
Ça change beaucoup.
Comme la différence entre laisser défiler un fil d’actualité ou aller chercher une info précise.
C’est carrément pas pareil.
Ça prend beaucoup moins de temps, d’abord
Et il y a moins de chances de se retrouver saturé d’informations qui vont nous encombrer l’esprit.
Et moins de saturation contribue à baisser la ligne de flottaison.

Bein pour les sons c’est similaire.

C’est carrément pas pareil d’entendre et d’écouter,
Parce que si vous vous placez à un endroit et que vous restez immobile, silencieux,
Que ce soit chez vous, au travail, ou à un arrêt de bus.
Si vous entendez tout ce qui vient, ça ressemblera à un fouillis épars.
Alors que si vous écoutez…
(Même pas besoin de fermer les yeux,
Mais si vous êtes confortables avec ça, pourquoi pas ?)

Prenons l’exemple d’un arrêt de bus :
D’abord les sons juste autour de vous,
À deux-trois mètres :
Les bruits de pas d’un passant,
Un peu plus loin :
Quelqu’un qui parle au téléphone.
Au bout de la rue :
Une voiture qui arrive.
De l’autre côté, un oiseau sur un arbre
(Qui tient probablement un discours aussi intellectuel et poétique que :
« J’ai faim », ou « J’ai envie de me reproduire », en alternance).
Un autre oiseau qui lui répond.
(Un cui-cui aussi lyrique et romantique, que : « Moi aussi, moi aussi ! »)
Puis une moto, à grande distance.
Et enfin le murmure de la ville,
Que l’on ne perçoit plus, sauf à en (re)prendre conscience.

Ce petit exercice, vous pouvez aussi le faire au bureau :
Le ronronnement de la clim dans la pièce,
Les gens qui marchent dans le couloir,
Deux collègues qui passent en discutant,
Le vrombissement de toutes les vibrations du bâtiment,
Plus le bourdonnement de la ville, derrière les vitres.

Pourquoi faire appel à nos sens pour regagner de l’attention ?

Tout ça pour (enfin) franchir la deuxième porte ?

Parce que, comme l’attention est l’interface entre nous et le monde,
Et que nos sens sont grandement partie prenante dans cet échange,

Alors, autant s’entrainer de temps en temps à écouter.

Nous sommes tellement tout le temps saturés de sons, de bruits,
Que se concentrer sur un événement sonore en particulier,
Peut nous aider à faire émerger une empreinte à partir d’un brouhaha.

Peut-être que ça nous plaira,
Peut-être que ça ne nous plaira pas,

Mais ce sera une sensation plus précise.

Parce que si on place l’ensemble de votre diner dans un mixer, entrée, plat dessert.
Qu’on agite le tout,
Servi ensuite dans une soupière,
Ou si chaque plat est séparé,
Bien à part, chacun dans son assiette
C’est carrément pas pareil !

Apprenons à déguster ces sons, à les écouter plutôt qu’à juste les entendre.

Merci de m’avoir lu,
À vendredi,
Nicolas

P.S. : En attendant, vous pouvez aller voir ce lien : https://nicolasdeliau.fr/le-super-pouvoir-du-focus/

P.P.S. : je n’ai rien contre le Yoga, bien au contraire.
C’est juste une approche un peu différente que je propose.

Suite et fin des P.S. : si vous souhaitez retrouver mes chroniques et plein d’autres ressources, vous pouvez les retrouver sur le site de sans mon portable. www.sansmonportable.com

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