Je me suis planté…

Bonjour,

Comment ça se fait ?
Pardon.
Ce n’est pas très français, tout ça.

Comment se fait-il que nous ne puissions plus nous planter ?

Qu’est-ce qu’il fait, un enfant, quand il joue ?
Il essaie, il rate, il tombe, il réessaie.

Il apprend, quoi !

Et nous ?
Ça y est, nous savons tout ?
Chaque chose doit être parfaite ?

Pff…La pression !

Ça vous dirait pas, vous, d’avoir le loisir de vous planter, d’échouer, de vous vautrer ?
D’essayer quelque chose de nouveau, de vous offrir la liberté de faire un dessin moche,
De peindre sur une surface qui n’est pas prévue pour, au départ, mais que vous auriez plaisir à dégriser,
De tenter un mouvement qui s’apparente autant à de la danse qu’un Panda sur des échasses ? Mais qui vous éclate…
D’inventer des mots, ou de les utiliser d’une manière bizarre, comme je viens de le faire avec le mot dégriser ?

Bein non !
Nous passons des années sans oser.

Pourquoi cela ?
Par Amour des beaux dessins, des surfaces immaculées, de l’élégant ballet, de la grammaire impeccable ?

Ça, ce sont des excuses. Désolé.
Ce serait plutôt de la crainte, une phobie, même.
La phobie de l’erreur.
La peur de l’échec.
Ou la peur de la réussite même.

Et si ?

Et si vous preniez goût à griffonner de nouveau ? Au risque d’aimer cela.
Et si peindre avait toujours été un rêve ? Au risque de vous y mettre sérieusement.
Et si danser vous mettait en joie ? Au risque de vouloir enchaîner les figures.
Et si écrire n’était plus un exercice imposé ? Au risque de vous prendre au jeu du Créateur, avec ses 26 petites lettres.

Et surtout ?
Et si ce que vous faisiez était valable, intéressant, montrable ?
Oh le flip !

Peut-être que l’on va se moquer de vous ?
Peut-être que vous allez montrer quelque chose de personnel, de singulier, que vous gardez précieusement hors de vue ?
Peut-être que vous allez sortir du rôle que l’on vous a, que vous vous êtes assigné ?
Peut-être que vous allez libérer des émotions qui sont en pression sous leur couvercle ?

Et même si vous vous plantez,
Personne ne vous demandera de faire une conférence là-dessus.

Même si ça me semble super intéressant comme concept,
Des « Fail conferences »
Ça existe, d’ailleurs,
Et cela nous changerait de tous les séminaires où l’on écoute ébahi, pendant une heure, quelqu’un qui a teeeeellement bien réussi sa vie…

J’ai plutôt envie (besoin ?) qu’une personne nous raconte comment elle a fait des erreurs, en dehors de son système de références, comment elle est sortie du schéma parental, du système éducatif, pour atterrir dans une zone de créativité qu’elle a créée de toutes pièces.

Parce que le dessin, la peinture, la danse, l’écriture, c’est bien plus essentiel à la vie (je m’aperçois que j’ai zappé la musique, quelle erreur !), que les tableaux Excel, la factorisation des polynômes et les équations à n inconnues.

Bien sûr que nous devons crouter, assister à des réunions, trimer pour nous nourrir ainsi que notre famille,
Mais est-ce qu’il nous reste assez de place, assez d’envie, assez de courage, assez d’enthousiasme pour nous planter ?

Quitte à aimer ça…

Jetez un œil à ma chaîne YouTube, parfois je me plante,
Des fois j’ai 40 vues, des fois 400,  des fois 4000. En tout cas, à chaque fois, je prends plaisir à créer ces petits objets animés de 7-8 minutes.
Peut-être que vous apprendrez quelque chose au passage.
Alors je me serai pas tant planté que ça.
Si vous voulez vous abonner, en plus de mettre un beau croche-patte aux algorithmes qui n’aiment pas DU TOUT qu’on parle de déconnexion…
Ça me fera plaisir,
Et ça fera avancer le Schmilblick :  armes de distractions passives vs outils de créations actives, toussa.

Merci de m’avoir lu,
À vos carnets !
À vendredi,
Nicolas