Kaïros, kézaco ?
Bonjour,
Qu’est-ce qui nous fait nous décider ?
Ce petit moment d’incertitude,
Qui déclenche le mouvement (ou pas),
Entre mettre en œuvre,
Et laisser faire, laisser passer.
Je vous ai déjà parlé de Kaïros ?
C’est une divinité grecque.
Elle se manifeste sous la forme d’un petit être qui passe, avec une houppette.
Nous pouvons réagir de diverses manières par rapport à Kaïros :
Nous pouvons d’abord ne pas le voir.
Nous pouvons le voir, mais le laisser passer.
Nous pouvons le voir et chercher à attraper sa houppette.
Et dans ce cas,
Nous pouvons rater sa houppette,
Ou nous pouvons l’attraper.
Mais c’est qui ce Kaïros, en fait ?
C’est la divinité de l’opportunité. Tout simplement.
Je vous vois faire tout le chemin en sens inverse,
En remontant les lignes.
Et faire les liens entre Kaïros et la réalité sensible.
Celle où l’on peut :
Ne pas voir l’opportunité,
La laisser passer,
Chercher à la saisir.
Et dans ce cas :
La rater
Ou
L’attraper.
Mais quel rapport avec la créativité, cette fois-ci ?
Parfois, il me semble que je suis au cirque :
Quand j’écris, je me vois (modestement, bien assis que je suis sur ma chaise),
Comme un trapéziste.
Est-ce que je vais réussir à faire danser ensemble mes deux idées ?
Suspense.
Roulement de tambour.
Monsieur Loyal lisse sa moustache.
Silence.
Mais bien sûr !
Bien sûr que je vais vous montrer le rapport qu’il y a !
Imaginez :
Soleil à midi,
Sentier de pierres blanches,
Parfums d’origan et de thym,
On doit être en Grèce, forcément.
Kaïros,
Passe avec sa houppette,
Pas trop loin,
Semblant nous narguer.
Que va t-il se passer ?
Qu’est-ce qui pourrait nous empêcher de l’attraper ?
On les connaît, non ?
Les cinq freins qui sont parfois présents,
Qui nous bloquent dans notre créativité.
Alors, avec Kaïros, qui passe pas trop loin,
Nous devons bien faire quelque chose,
Car,
Il ne va tout de même pas venir s’asseoir sur nos genoux…
Il va bien falloir les lever, ces cinq freins !
Sans concentration, comment remarquer sa houpette ?
Sans espace mental, comment même avoir déjà levé les yeux ?
Si l’on ne s’autorise pas à regarder là où il pourrait passer, comment croiser sa route ?
Sans objectif clair, pour quelle raison valable chercher à attraper sa houppette, qui passe si loin ? (Si loin du canapé, surtout)
Et si l’on remet à demain le fait de l’attraper…
Vous croyez qu’il va passer toutes les heures ?
Nope. Ce n’est pas un bus.
Et pour ce qui est du rapport entre les trois phases de la créativité ?
La phase de récolte.
La phase de divagation (ou maturation, ou incubation, comme vous voulez),
Et,
La phase de concrétisation,
On voit cela la semaine prochaine ?
Et la semaine suivante, comment se créer un élan pour foncer sur Kaïros ?
Je n’ai pas l’habitude d’anticiper ce que je vais raconter dans une semaine,
Encore moins dans deux,
Ça me donnerait presque le vertige, de prévoir à l’avance.
Mais il y a un auteur italien,
Jovanotti qui a écrit (et chanté, c’est quand-même son boulot).
« La vertigine non è
Paura di cadere
Ma voglia di volare »
« Le vertige n’est pas la peur de tomber, mais l’envie de voler. »
Et qu’est-ce qu’il désire le trapéziste ?
Profitez bien du spectacle.
Vous en faites parfaitement partie.
Merci de m’avoir lu,
À vos élans,
Et à vendredi,
Nicolas
P.S. J’ai fait une vidéo sur la concrétisation des idées, si ça vous chante