Les 3 phases de la créativité
Bonjour,
La semaine dernière,
Je vous parlais de Kaïros, la divinité grecque qui symbolise l’opportunité.
Elle se balade avec une houppette sur la tête,
Et si on l’aperçoit et que l’on arrive à attraper sa houppette,
On saisit l’opportunité qui passe.
Je résume.
Je vous disais aussi que pour saisir cette opportunité,
Il est nécessaire de lever les cinq freins à la créativité :
Le manque de concentration, (faute d’attention maintenue, comment visualiser une nouveauté ?)
Le manque d’espace mental et de temps, (débordé ? Submergé ?, Sous l’eau ? Bonne chance pour laisser de la place à une nouvelle idée)
Ne pas se donner l’autorisation d’être créatif, (ce n’est pas en faisant plaisir à tout le monde que l’on va le changer, le monde)
Ne pas avoir d’objectif clair, (il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va – Sénèque)
Procrastiner (…)
Aujourd’hui,
Pour continuer à vous parler de créativité,
J’aimerais citer un autre Nicolas,
Nicolas Trüb (ne me demandez pas comment ça se prononce).
« La créativité, c’est l’art de transformer les nécessités en vertus »
Et pour mener à bien cet art,
Il y a trois phases :
La phase de collecte,
Qui consiste à se nourrir de tous les sujets possiblement intéressants,
Les plus divers,
ceux qui vont dans le sens que l’on imagine de prime abord,
Ceux qui n’ont pas grand-chose à voir,
Ceux que l’on n’aurait jamais imaginé faire sens.
Il y a aussi les sensations qui rentrent en jeu, dans ces découvertes,
Parce que ce sont parfois nos mains et nos sens qui nous guident dans ces explorations.
Tout ce processus, c’est la phase de collecte.
Et comme une des erreurs communes est de penser que l’on va se souvenir de tout,
Ce n’est pas plus mal d’avoir un carnet sur soi,
En plus de son dictaphone, appareil photo, caméra et outil de recherche universel qui trône dans notre poche.
Vous savez, le machin qui nous servait à téléphoner.
Mon conseil pour cette phase :
Notez tout !
(Vous ferez le tri ensuite)
Et pendant ce tri, qui implique de la relecture, du revisionnage, nous arrivons doucement à la deuxième phase.
La phase de maturation (ou divagation, ou incubation, comme il vous plaira),
Celle où nous faisons le lien entre tout ce qui a été collecté.
Pour cette phase, il est essentiel de retrouver un vieil ami.
Celui qui nous a souvent accompagnés, mais que nous avons parfois abandonné.
Celui qui nous a tant donné, alors que nous ne lui demandions rien (on essayait même de l’éviter).
Celui qui a été à l’origine des découvertes les plus fructueuses.
Je veux parler de l’ennui.
Celui qui est mort, mais qui peut être facilement ressuscité.
Pour cela, la recette est assez simple :
Cherchez un endroit calme.
Prenez un smartphone en état de fonctionnement.
Portez-le devant vos yeux.
Jetez-le le plus loin possible.
Je déconne.
Mettez-le simplement en mode avion pendant une heure,
Et attendez.
Monsieur l’ennui a des chances de faire une apparition.
Et avec lui, toute une farandole de vagabondages mentaux, qui viendront remplir le vide.
Un véritable cirque, dont vous serez le directeur.
Comme vous aurez fait le casting, pendant la collecte,
Vous devriez assister à des numéros intéressants.
Pour la phase de maturation, certains utilisent la métaphore de la cuisine.
Pendant la collecte, vous avez acquis des ingrédients et des manières de les préparer,
La phase de maturation est le chaudron qui bouillonne,
Pour aboutir à une nouvelle recette bien à vous lors de la prochaine étape.
La troisième phase est la mise en œuvre.
On peut la diviser en mini-étapes :
La découverte, (bon sang, mais c’est bien sûr !)
L ‘évaluation (est-ce que c’est vraiment une bonne idée ?)
La concrétisation (se mettre pour de bon à la tâche).
Pour cette phase de mise en œuvre, prenez en considération l’existence du dernier frein (la procrastination).
OK, c’est bien beau, tout ça,
Et en plus, ces phases peuvent être des fois cycliques, des fois linéaires et des fois simultanées.
Mais si je n’ai pas trop envie de collecter ?
De laisser sa place à la maturation ?
Et encore moins de mettre en œuvre ?
Parce que tout a déjà été découvert,
Parce que j’ai la flemme,
Parce que c’est fatigant,
Parce que je ne vais pas y arriver.
Parce que ça ne va rien changer dans ma vie.
Et si cela ne servait à rien ?
Eh bien, dans ce cas,
Laissez-moi une opportunité de vous convaincre du contraire,
En me lisant la semaine prochaine.
Merci de l’avoir lu cette semaine,
À vos carnets,
Et à vendredi,
Nicolas
P.S. : Si vous voulez vous libérer de l’espace mental et vous relaxer, je viens de mettre en ligne une nouvelle vidéo de cohérence cardiaque avec cinq secondes d’inspiration et sept secondes d’expiration.