Est-ce qu’on est pas allé trop loin ?

Bonjour,

À la fin des années 80,
Un guitariste américain a joué à Nice.
Il s’appelait Ted Nugent.
Il faisait du hard rock,
Et il avait une super pub de tournée.

Clivante.

If it’s too loud.
You are too old.

Outre la rime riche,
Si si, je vous assure.
Pour du hard rock, faire rimer loud et old,
Ça passe pour du Mallarmé.

La signification profonde,
Si c’est trop fort,
Tu es trop vieux.

Indiquait clairement le cœur de cible.

Apparemment il ne savait pas que ce sont les vieux,
Pardon
Personnes âgées,
Pardon,
Séniors,
Pardon,
Silver,
Pardon,
Boomers
Foutue langue de bois…
Qui entendent moins bien.

Mais vu qu’il (Ted Nugent) posait sur les affiches,
En taille réelle, vêtu (seulement) d’un slip de peau et d’une guitare,
Il avait plus de chances de passer pour un rocker énervé,
Prêt à en découdre avec les meilleurs tympans juvéniles,
Que pour un chippendale troubadour,
Perdu dans un mouroir,
Pardon,
Hospice,
Pardon,
Maison de retraite,
Pardon,
EHPAD
Foutue langue de bois, again.

Pourquoi je vous parle de Ted ?
Est-ce lui l’inventeur des TedX ?
Nope.
Pas vraiment porté sur le dialogue et le dev perso, le garçon.

Parce que j’ai lu récemment qu’il fallait faire attention à son attention.

Porter attention, prêter attention ne sont plus suffisants.
Le niveau de nos sollicitations dépasse nos capacités de réception,
Comme les décibels de Ted Nugent sur de chastes tympans.

Faire attention à l’attention à soi : mise en abyme ?
Faire attention à l’attention aux autres : vertige de l’amour ?

Et,
Comme le vertige n’est pas la peur de tomber, mais l’envie de voler,
(La vertigine non è paura di cadere, ma voglia di volare),
Pour citer Jovanotti, un autre chanteur, Italien celui-là,
J’ai eu envie de me plonger sur ce sujet vertigineux.

Pourtant je pensais en connaitre un petit rayon,
Le sujet de l’attention m’intéresse depuis 2014.

Mais non,
Ça va plus loin.

Non seulement il faut faire attention,
Mais à quoi, de surcroit ?
Son attention !

Serions-nous atteints de surdité attentionnelle ?
Aurions-nous subi des larsens de pixels ?
Sommes-nous encore trop jeunes ? (rires)
Ou déjà trop vieux ? (moins de rires)

If it’s too bright,
You are too bright ?

On est plus sur de la rime riche, là,
C’est carrément la crème sur la chantilly.

Mais ça continue à m’interroger.

Être obligé d’être sur ses gardes pour garder le cap.
Ne pas se faire détourner.
Pour continuer à entendre sa voix intérieure,
Dans le vacarme d’infos.
Garder son vagabondage mental fructueux,
Chérir l’ennui comme un instant précieux.
À quoi ça rime ?

Et si comme la semaine dernière, avec cette histoire de cactus,
La solution à ce brouhaha ne serait pas hyper simple ?

Play.

Pause.

Play.

Stop.

Play, again.

Comme une bonne vieille cassette de Ted Nugent.

À vendredi !

Nicolas

P.S. : La prochaine fois, l’effet Dunning-Kruger et / ou l’Ultracrépidarianisme
On va rigoler.

Le vertige de l’attention vous nargue ?
J’ai confectionné un petit Pdf,
Quelques pages qui parlent de ce fragile équilibre digital,
Entre ennui et frénésie.
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Et vous pouvez même y contribuer si vous le souhaitez.

À vendredi, again.