Parler de l’actualité, passer pour un réac’.

Bonjour,

Cette semaine je vais faire les choses que j’évite d’habitude.

Parler de l’actualité,
Passer pour un réac’,
Peut-être même, polémiquer.

Prêts ?

Il y a un mot qui a attiré mon attention cette semaine.

Enfin, il a attiré mon attention cette semaine, parce que j’ai quelques jours de retard dans l’actu.

Pas plus mal pour avoir un peu de recul.
Dommage si un jour il y a une invasion de puces géantes de l’espace ou une grosse promo sur l’iPhone 44.
Tant pis, j’attends que l’air du temps me rattrape, au lieu d’aller le chercher.

Et l’air du temps, il est bien bien passé à la radio, à propos du bac 2022.

Parce qu’il y avait le sujet suivant dans l’épreuve de français pour les bacs pro :

«Selon vous, le jeu est-il toujours ludique ?»

Un bon paquet de lycéens ont rendu feuille blanche ou ont été à côté de la plaque au moment de rédiger, sans que les correcteurs sachent de quelle plaque il s’agissait, d’ailleurs.

Si je voulais passer pour un réac’, ce qui serait assez facile, vu mon expérience de la mauvaise fois (j’ai bien été entraîné là-dessus quand je me suis intéressé aux mots des politiques pour mon spectacle Margaret mon Amour*), je dirais que la génération qui arrive manque de vocabulaire.

Ce à quoi une linguiste avisée pourrait me dire que le mot ludique ne fait simplement pas partie des mots utilisés par les moins de vingt ans, de même que « distanciel » et « disrupter » (et je ne parle même pas des verbes « troller » ou « debunker ») ne font pas partie des mots fléchés que l’on retrouve dans les Ephad.

C’est peut-être plus une question d’usage et de génération que de connaissance.

Si l’on m’avait dit il y a trois ans que les mots « présentiel » et « distanciel » allaient être utilisés plusieurs fois par jour sur les ondes, je serais passé pour un gros débile, vu ma réaction et ma tête.

Ce n’est pas forcément le mot qui est en cause.

C’est peut-être le concept qui répond moins à l’appel. Et les mots pour en parler qui passent à la trappe.

Je vous ai déjà parlé du Flow, théorisé par Mihály Csíkszentmihályi qui s’est dit un jour : quitte à avoir un patronyme à coucher dehors, autant diffuser largement mes théories, comme ça, plein de monde devra prononcer mon nom.
(Vengeance !)

« En psychologie positive, le Flow est un état mental atteint par une personne lorsqu’elle est complètement plongée dans une activité et qu’elle se trouve dans un état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans son accomplissement. Fondamentalement, le Flow se caractérise par l’absorption totale d’une personne par son occupation. »

Fin de la citation arrangée.

Ça ne vous dit rien, cet état de Flow, que l’on recherche avidement en productivité ET en créativité ?

Ça ne ressemblerait pas un tout petit peu à l’état dans lequel nous trouvons un enfant devenu silencieux depuis quelque temps ? (situation louche ou potentiellement suspecte, d’ailleurs…)

Qu’est-ce qu’il fait, cet enfant, complètement plongé dans son activité, en état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans son accomplissement ?

Il joue !

Et nous ?

Je lis çà et là que les jeunes sont pires que nous (qui étions pires que la génération d’avant, qui était pire que la génération d’avant …#discoursdevieuxcon)
Qu’ils ne connaissent pas le sens du mot ludique. Booouuuuhhh !
Qu’ils ne lisent pas assez. Booouuuuhhh !
Qu’est-ce que l’on va faire d’eux ?

Et nous ?

Nous, on sait ce que veut dire ludique, comme on sait ce que veulent dire plein de mots qui sont gravés un peu partout.
Liberté, j’écris ton nom (merci Eluard) et les deux autres que l’on n’ose plus prononcer pour respecter leur mémoire.

Mais, est-ce qu’on arrive encore a créer des trucs en nous amusant ?

«Selon vous, le jeu est-il toujours ludique ?»

Vous avez deux heures.

Si vous voulez aller plus loin, sur le sujet de la créativité,
Je vous invite à me rendre visite sur ma chaine YouTube.
Il y a de nombreuses vidéos qui arrivent,
Et plein d’autres, déjà présentes, qui aident à lâcher les freins.
Vous pourriez même vous abonner, tiens,
Ça me ferait plaisir.

Merci de m’avoir lu,
À vos copies,
Et à vendredi
Nicolas