Pour faire une table, il faut une fleur.
Bonjour,
La première de 2023,
C’est toujours un peu émouvant.
Surtout avec ce que je vais vous partager.
Aujourd’hui ? Une chanson pour enfants.
Quoi ?
Oui.
Vous avez bien lu.
Ce qui me donne le plus de joie, en ce début d’année, c’est une chanson que je chante à ma fille.
Elle ne comprend pas encore les paroles, mais l’allégresse qui me traverse lui fait scintiller la fossette.
L’histoire est à la fois très poétique et d’une logique absolue.
C’est possible ça ?
Oui. La preuve dans quelques lignes.
Allez. J’y vais.
Au fait,
C’est une chanson en italien, mais je vous l’ai traduite.
Tant pis pour les rimes. Elles sont presque toutes en « O » dans la version originale.
Les choses de tous les jours,
Racontent des secrets,
À ceux qui peuvent les regarder,
Et les écouter.
Ça c’est l’intro. La vraie chanson commence maintenant :
Pour faire une table, il faut du bois,
Pour faire du bois, il faut un arbre,
Pour faire un arbre, il faut une graine,
Pour faire une graine, il faut un fruit,
Pour faire un fruit, il faut une fleur.
Pour faire une table, il faut une fleur.
C’est simple, non ?
Mais tellement vrai.
La chanson continue, mais c’est ce couplet que je lui chante en boucle.
Et pour écrire un poème ? Ou pour vous écrire ?
Pour écrire un poème, il faut du papier et un crayon.
Pour faire du papier, il faut un arbre, de l’eau, du soleil et de l’air.
Pour faire un crayon, il faut aussi un arbre.
Une partie aura besoin du feu, pour l’intérieur.
L’autre partie restera intacte, pour entourer le charbon.
Pour se mettre à écrire un poème, il faut une table et une chaise.
Pour faire les deux, il faut un arbre.
Et pour tout ça.
Pour tout ça.
Pour tout ça.
Il faut une fleur.
Alors merci à cette chanson d’avoir transformé ma chaise, ma table, mon papier et mon crayon en bouquets.
Je vous les transmets.
Parce que j’ai comme l’impression qu’en cette période, et je ne parle pas du temps et tes températures, nous avons besoin de nous rappeler toute la beauté des cycles du vivant, de revoir des fleurs là où l’on ne voit plus que du bois et de garder de la poésie au coeur ; une manière de voir le monde avec un peu plus de couleurs ou de nuances, de profondeur ou de légèreté, selon l’état dans lequel nous sommes et celui que nous désirons atteindre.
Et s’autoriser encore à faire de longues phrases.
Certes, nous pouvons écrire en tapant sur de petits carrés de plastiques, afin de propulser vers nos rétines des électrons recyclés en pixels photoniques.
Mais c’est un tantinet moins charmant.
Et puis, il est prouvé que nos pensées sont beaucoup plus profondes lorsque nous écrivons à la main.
Cela permet d’une part de faire fonctionner d’autres parties de notre cerveau lors de l’écriture.
Et puis, au passage, nous pouvons aussi dessiner de petites fleurs dans les marges.
Je n’ai rien contre le numérique.
C’est grâce à lui et pas à des pigeons voyageurs portant de petits papiers que j’arrive à vous toucher.
Je défends simplement la coexistence du numérique et de l’analogique.
C’est un des thèmes que je développerai à partir du 13 janvier.
Avoir dans une poche son portable et dans l’autre…
Plus qu’une semaine !
J’ai hâte de partager tout cela avec vous.
Merci de m’avoir lu,
À vendredi,
Nicolas
Nouvelle vidéo :
Créativité : qu’est-ce qui nous empêche de nous y mettre ?